La crise grecque inquiète l’Europe mais aussi le reste du monde. Pour preuve, le dernier sommet du G8 a consacré au sauvetage de la Grèce une bonne part de ses débats. Cette question était également au cœur de l’émission Controverse sur RTL TVi de ce dimanche 20 mai à laquelle j’ai participé.

Les liens qui m’unissent à la Grèce sont profondément ancrés en moi en raison de mes origines. Même si je suis avant tout Bruxellois, j’ai la chance d’être en contact direct et régulier avec la société de mon pays d’origine. J’ai pu comprendre grâce à cela que le mot insécurité caractérise le mieux le sentiment que ressent la population grecque depuis de trop long mois. Elle est causée par l’incertitude politique qui règne depuis le dernier scrutin. Elle est aussi causée par la réalité sociale et économique avec notamment un taux de chômage qui dépasse les 50% chez les jeunes. C’est troublant de se rendre compte qu’une jeunesse diplômée envisage de plus en plus de quitter son pays.

Mais la situation grecque est avant tout un révélateur de la crise profonde que traverse l’Europe actuellement. On ne peut pas analyser ce qui se passe comme simplement une crise grecque. Comme je l’ai dit au cours de l’émission, l’Europe doit réagir. Or elle a pris pour l’instant une direction en contradiction totale avec ses valeurs originelles de solidarité. Je suis inquiet de constater que l’on se dirige vers une Europe de l’égoïsme, de l’insécurité et du nationalisme. En un mot, vers une Europe de la récession.

Aujourd’hui, dans l’esprit des gens, l’Europe est devenue synonyme de recul, de mesures douloureuses qui renforcent les difficultés quotidiennes des gens. Il faut changer ce paradigme car la seule réponse pour sauver l’euro et nos économies passera par plus d’Europe, mieux d’Europe. Pour cela, il faut retrouver l’esprit des pères fondateurs de l’Europe et construire ensemble une entité qui soit à la fois financière, économique et politique. L’Europe doit servir à redonner confiance au peuple.

 

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