DSC06056A l’invitation d’Ecolo Anderlecht, j’ai participé ce dimanche à un spectacle-débat ayant pour thème l’immigration en Belgique. En compagnie de ma colistière Zoé Genot, de Zakia Khattabi (tête de liste à la Chambre) et de Philippe Lamberts (Tête de liste à l’Europe), nous avons rappelé les valeurs de solidarité et de tolérance qui animent Ecolo depuis sa création. Pour lancer ce débat, le comédien Hervé Guerrisi nous a fait le plaisir de jouer la pièce Cincali, une pièce émouvante qui retrace, par le biais du parcours de vie de mineurs italiens en Belgique, le destin de toutes les immigrations.

C’était la première fois de ma vie que j’entendais parler de façon aussi explicite de ce qu’ont vécu nos pères et grands-pères lorsqu’ils ont quitté leur terre natale, qu’elle soit italienne, grecque, turque, espagnole, marocaine ou autre, pour aller travailler dans des profondeurs qui pouvaient atteindre plus d’un kilomètre dans les mines de charbon belges. Mon père est venu en Belgique, comme beaucoup d’autres Grecs, à la fin des années 50, au moment où les Italiens ne voulaient plus venir ici à la suite de l’horrible accident de Marcinelle.

Notre société prend trop peu de temps pour entretenir sa mémoire. La conséquence en est que les discours qui caricaturent, stigmatisent, cultivent la haine de l’autre gagnent sans cesse de la place. L’autre n’est pas toujours celui qui vient de beaucoup plus loin. Quand certains en Belgique se permettent de stigmatiser sans cesse les Wallons ou les Bruxellois, ils utilisent exactement les mêmes ressorts que les discours qui consistent à faire croire que l’on se porterait mieux si les autres n’étaient pas là. Comme le dit aussi Philippe Lamberts, un pays n’avance jamais en utilisant comme moteur de rassemblement la peur, la haine ou le rejet. A de très nombreuses reprises la Belgique a fait la démonstration de sa capacité à rassembler et à mobiliser tous ses enfants autour de défis communs. C’est cette Belgique, ce Bruxelles, cette Wallonie et cette Flandre dont nous voulons être fiers. Nous ne partageons pas tous un passé totalement commun mais notre destin nous place devant la responsabilité merveilleuse de construire ensemble notre avenir.