Aujourd’hui, je participe à un colloque « recettes pour une alimentation durable« , organisé sur le campus du Ceria, pour comprendre les enjeux de notre alimentation. Comme ce colloque l’illustrera, l’alimentation est une affaire de goût, mais pas uniquement. De même que se déplacer ou se loger, se nourrir fait partie des actes quotidiens d’un citoyen. Un geste qui est loin d’être anodin et qui n’est pas sans conséquence pour notre environnement. Tous les jours, une multitude d’acteurs cultivent, produisent, conditionnent, transportent, distribuent, préparent et consomment des produits alimentaires. Tout au long de cette chaîne, ils utilisent des ressources naturelles et produisent des déchets. L’environnement est alors forcément partie prenante de l’alimentation. Résultat, un tiers des impacts environnementaux d’un ménage est lié à sa consommation de nourriture et de boisson. Quelques chiffres et constats permettent d’illustrer ce propos:
– Les saisons ne semblent plus exister. Qui s’étonne encore de trouver des fraises et des tomates à Noël. Or, si le kilo de tomates produit en moyenne 200 grammes de CO2, il en produit trois plus s’il provient d’Espagne et dix fois plus s’il est produit sous serres.
Les sols et l’eau sont de plus en plus contaminés par les pesticides et autres engrais chimiques.
– Au niveau des déchets, chaque personne jette à la poubelle par an entre 15 et 20 kg de denrées alimentaires qui auraient pu être consommées, alors que 200.000 personnes en Belgique ne mangent pas à leur faim. 100 kg d’emballages liés à la consommation alimentaire sont jetés annuellement dans les poubelles bruxelloises.

A ce rythme, si nous voulons que l’assiette des générations futures soit synonyme de goût, de qualité, de biodiversité et de plaisir, il est impératif de revoir nos modes de consommation et de modifier notre rapport à l’alimentation.

Enfin, je rappelle qu’avec plus de trois millions de repas par jour en Belgique, 72.000 entreprises et 34.000 indépendants, le secteur HORECA a un rôle important à jouer sur le plan environnemental. En charge de plusieurs établissements scolaires formant aux métiers HORECA et de l’horticulture, mon souhait est de former et sensibiliser les jeunes à l’environnement dans lequel ils évoluent. De leur faire comprendre, qu’à travers les gestes qu’ils poseront demain dans une cuisine, dans un potager … ils seront des acteurs de changement de la société.