La Libre Belgique de ce week-end consacrait un long article à mes propositions dans la perspective d’une régionalisation du tourisme. Véritable niche économique avec le plus grand taux de progression en termes d’emplois, le tourisme représente près de 16% du PIB bruxellois. Avec 6 millions de nuitées en 2012, ce secteur offre près de 35.000 emplois « non-délocalisables » directs en Région bruxelloise avec des métiers très diversifiés qui demandent des qualifications correspondant au profil de nombreux Bruxellois.
La future régionalisation du secteur (en juillet 2014) est une véritable opportunité pour Bruxelles. Elle va rendre le secteur plus professionnel et lui permettra de mieux exploiter les atouts de notre capitale.. En progression de 20% par rapport à 2009, le nombre de nuitées peut encore progresser. Notre objectif reste ambitieux et nous devons tout mettre en oeuvre pour atteindre les 10 millions de nuitées d’ici 2020.
La régionalisation aura aussi l’avantage de clarifier la situation pour tous les opérateurs du secteur. D’ailleurs, nous avions déjà anticipé cette régionalisation, en créant l’ASBL VisitBrussels qui chapeautent différentes activités et en organisant des années thématiques à l’image de Brusselicious en 2012. Cette ASBL, futur bras armé de la Région, pourra passer à la vitesse supérieure dans les prochains mois. Demain, la Région devrait prendre le relais dans l’organisation des grands événements, ce qui lui permettra d’être davantage identifiée sur une série de thèmes : ville des Festivals durant l’été, etc.
Cette régionalisation donnera l’occasion à Bruxelles de se prendre en main pleinement. Demain, Bruxelles pourra faire de la promotion à l’étranger comme elle l’entend sur un pied d’égalité avec la Flandre et la Wallonie. Cette situation « plus claire » nous permettra de conclure des accords de coopération « mature » avec la Flandre et la Wallonie, de proposer des packages avec d’autres villes wallonnes et flamandes.
Le but est clairement de « réchauffer » l’image de la capitale belge, souvent vue comme une ville « froide » et « institutionnelle ». Il n’y a pas assez de connotation affective, positive des citoyens européens envers leur capitale. Chaque école à travers l’Europe pourra proposer par exemple un voyage à Bruxelles à ses étudiants, soit la visite de leur deuxième capitale, celle de leur citoyenneté européenne.
Enfin, l’ambition est également d’harmoniser les règles entre les différentes communes de la Région, en matière de fiscalité notamment. Cela a deux avantages. Tout d’abord, cela va clarifier et uniformiser les différentes taxes de ce secteur, qui sont pour l’heure assez illisibles et trop diversifiées : chaque commune peut en effet taxer ses hôtels comme elle l’entend. Deuxièmement, on pourra s’assurer que ces nouvelles recettes soient effectivement réinvesties dans la politique touristique de la Région. Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement. Dans ce but, je proposerai un pacte fiscal » aux communes, avec un système de compensation pour les entités bruxelloises.
Article dans La Libre Belgique