A Anderlecht, sur le campus du CERIA, en présence d’anciens élèves – devenus professionnels aujourd’hui – et de différents acteurs de l’enseignement et de la formation, j’ai inauguré en tant que Ministre-Président du Gouvernement francophone bruxellois (COCOF) en charge de l’Enseignement, aux côtés de Marie-Martine Schyns, Ministre de la Fédération Wallonie-Bruxelles en charge de l’Enseignement obligatoire et de la Promotion sociale, le Centre de Technologies Avancées (CTA) consacré aux métiers de l’alimentation. Soucieux de mettre les formations liées à l’HORECA en adéquation avec les exigences du milieu professionnel, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Commission communautaire française (COCOF) ont uni leurs efforts pour mettre en place ce centre dédié à la Gastronomie.
Depuis quelques années, les formations liées à la gastronomie connaissent un succès croissant chez les jeunes et les adultes. Parallèlement, on observe une augmentation permanente des exigences du marché de l’emploi en termes de qualification. Pour répondre à cette réalité et faire face aux multiples évolutions du secteur de l’HORECA, la FWB et la COCOF ont permis, par le bais de l’acquisition de nouvelles machines et par le biais de nouvelles formations, la modernisation des outils mis à disposition des jeunes et des adultes souhaitant travailler dans le domaine de l’HORECA.
Depuis sa création, le campus du CERIA a acquis une réputation qui n’est plus à prouver mais qui reste un défi permanent. En tant que pouvoir organisateur de plusieurs établissements scolaires, nous avons pris nos responsabilités en participant aux investissements nécessaires à la création de ce lieu dédié à la gastronomie. Il importe de répondre au défi technologique, mais également au défi pédagogique. Le respect de l’environnement et le travail de nos agriculteurs, une profession en voie d’extinction, dépendra la qualité de notre assiette de demain. A cet égard, je lance un appel à la Ministre afin d’intégrer dans les programmes scolaires des notions liées à la santé, à la diététique et à l’environnement.
Dans la logique de partenariat qui le caractérise, ce CTA sera non seulement accessible aux élèves et aux enseignants du campus du CERIA, mais également aux enseignants issus d’autres réseaux d’enseignement, aux demandeurs d’emploi, aux apprentis et aux travailleurs occupés. La logique de réseaux est ainsi dépassée et les barrières existant entre les différents acteurs de l’enseignement et de la formation sont levées.
Conçu avec l’aide d’enseignants et de professionnels du métier, ce CTA comporte plusieurs modules de formations liés aux métiers de la boulangerie, pâtisserie, chocolaterie, confiserie, glacerie, restauration et salle. Accueillis pour la majeure partie de ces activités dans un bâtiment construit par la COCOF et qui répond aux normes d’hygiène les plus strictes, ces différents modules permettront aux personnes qui les suivront de maîtriser, par exemple, la cuisson à l’induction. Une technique qui ne s’improvise pas et qui permet de réaliser des économies d’énergie importantes.
En créant ce centre de technologies avancées, nous rencontrons un triple objectif :
Le premier vise à valoriser l’enseignement qualifiant. Les jeunes méritent que l’on investisse dans leur avenir. En effet, la création de ce CTA s’inscrit dans la dynamisation de l’enseignement qualifiant. Car si l’enseignement qualifiant a constitué durant de nombreuses années un instrument d’ascension et d’émancipation sociales, force est de constater que ces filières sont encore trop souvent aujourd’hui considérées comme des filières de relégation. Cet état d’esprit est particulièrement dommageable tant par rapport au parcours des jeunes concernés, que par rapport aux possibilités d’emploi des entreprises en recherche de main d’œuvre qualifiée. En tant que responsable politique, le redéploiement de cet enseignement s’impose donc comme une priorité. Les jeunes méritent que l’on investisse dans leur avenir.
Le second vise à permettre à nos jeunes et aux adultes de capter les emplois dans le secteur de l’HORECA. Avec plus de 3 millions de repas réalisés par jour, 72.000 entreprises et 34.000 indépendants, le secteur HORECA est un secteur économique important en Belgique. A Bruxelles, il représente près de 9000 établissements et 35.000 emplois directs. Ce secteur, à la recherche permanente d’une main d’œuvre qualifiée, est un secteur particulièrement porteur en matière d’emploi pour nos jeunes. Un secteur qui permet également une évolution de carrière et permet d’exporter ses compétences aux quatre coins du monde. A cet égard, je suis persuadé que ce centre donnera un atout supplémentaire aux personnes qui le fréquenteront et qu’il correspond aux attentes du secteur.
Enfin, ce centre s’inscrit dans la logique de mutualisation d’infrastructures des CTA en permettant à d’autres acteurs de l’enseignement et de la formation professionnelle d’être formés aux nouvelles technologies.