gesu2Depuis ce week-end, les occupants du Couvent du Gesù, les autorités communales et régionales ont pris connaissance de la décision du propriétaire des lieux d’accorder un délai avant de mettre un terme à la convention d’occupation précaire qui le liait aux occupants. Un état des lieux de la situation a fait l’objet ce vendredi d’une assemblée générale des occupants du Gesù à laquelle des membres de mon cabinet on participé. Depuis le début de l’occupation, je suis en contact fréquent avec les associations qui accompagnent l’occupation. Ce nouvel élément impose aux autorités tant communales, que régionales ou fédérales de prendre leurs responsabilités pour éviter la mise à la rue de nombreuses familles avec enfants à la veille de l’hiver.

Lors de l’assemblée générale, j’ai mis sur la table, via mes représentants, plusieurs pistes et engagements concrets. Ces pistes avaient déjà été évoquées précédemment avec le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode, Emir Kir, et avec les représentants associatifs.

Confronté à l’imminence d’une expulsion des occupants, j’ai proposé :
1. de mandater une association, l’asbl « La Strada », qui a proposé l’engagement d’une personne, pour une durée déterminée, chargée de la coordination et de la mise en œuvre du plan de relogement collectivement établi ;

2. de poursuivre la recherche de solutions de relogement concrètes, au moins temporaires, pour une partie des ménages. A cet effet, le secteur du logement social a été sollicité afin de trouver des solutions, en urgence, dans des logements sociaux inoccupés et en attente de travaux de rénovation. Si je soutiens le principe des occupations précaires comme solution pragmatique face à un problème de logement, elles doivent bien sûr répondre à des conditions précises auxquelles j’attache une importance capitale : une occupation précaire doit être négociée, se faire dans des conditions de sécurité et de salubrité suffisantes et bénéficier d’un encadrement social adéquat ;

3. la poursuite d’une occupation précaire dans le bâtiment, tant que sa destination future n’est pas définie, pour un groupe limité de personnes, après travaux de sécurisation, et à condition d’y établir des règles et un encadrement social adéquat. Vu la taille du groupe d’occupants, il n’apparaît en effet pas, à ce stade, réaliste de trouver des solutions de relogement ailleurs pour l’ensemble des ménages.

Les difficultés rencontrées sont bien connues. Les problèmes tiennent principalement au statut administratif de la plupart des habitants qui ne leur donne droit ni à l’aide sociale, ni à l’accès aux aides au logement. Certains aspects de l’occupation, essentiellement liés à la taille prise par le groupe d’occupants à cause du défaut de contrôle des entrées, sont devenus aujourd’hui pratiquement intenables et mettent à mal l’expérience sous sa forme actuelle.

Dans ce dossier, j’ai assumé au démarrage de l’occupation un rôle de médiateur entre les occupants, les associations qui les encadrent, le propriétaire et la commune, pour permettre la mise en place d’une convention d’occupation précaire, évitant la poursuite d’une occupation sauvage, probablement suivie d’une expulsion vers la rue pour les ménages concernés. Tant les lieux que la durée prévue avant le démarrage de travaux éventuels permettaient d’envisager une occupation dans des conditions dignes et respectueuses, ce que le propriétaire du bâtiment a accepté.

Aujourd’hui, comme auparavant, je tiens à assumer une part active dans la résolution du problème. J’en appelle cependant au sens des responsabilités et de la solidarité de tous les niveaux de pouvoirs concernés par cette situation d’urgence. Que ce soit le fédéral (en charge de l’intégration sociale), la Région et les différentes communes bruxelloises, plusieurs acteurs peuvent intervenir concrètement pour que la fin de cette occupation ne mène pas des ménages avec enfants à la rue à la veille de l’hiver. Je réitère donc ma proposition faite au bourgmestre de St-Josse qu’il saisisse ses 18 collègues de la conférence des bourgmestres d’un appel à leur contribution. La mise à disposition temporaire d’une école vide par la commune de Schaerbeek il y a quelques jours pour un autre groupe en détresse montre que des possibilités existent et que les autorités communales sont bien placées pour les identifier et les mobiliser.