1e6ac7b737b07a27d773ed0009c1ca16J’ai posé à la Ministre de l’Education une question autour de cette histoire arrivée début septembre dans un centre d’accueil qui a écrit aux parents pour leur signifier qu’ils ne pourraient plus apporter de gâteau d’anniversaire fait maison à cause des règles de l’AFSCA. Vous lirez ici ma question ainsi que la réponse de la Ministre. En gros, elle ne bougera pas…

Le sujet peut paraître anecdotique et, pourtant, il me semble essentiel, puisqu’il est lié à l’alimentation. Le 14 septembre, les parents d’un centre d’accueil pour jeunes handicapé.e.s ont reçu une information selon laquelle on leur demandait de ne plus préparer eux-mêmes de gâteaux pour les fêtes d’anniversaire organisées dans ce centre d’accueil et de ne plus y apporter des plats préparés en raison d’une interdiction formulée par l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA). Depuis lors, cette dernière a réagi en précisant qu’il ne s’agissait pas exactement d’une interdiction, mais plutôt de conseils qu’elle donnait aux écoles et aux centres d’accueil de ce type.

La directrice du centre a alors répliqué que pour éviter d’avoir le moindre problème, elle avait préféré interpréter ces conseils à la lettre et avait donc interdit aux parents d’apporter leurs propres aliments.

La situation me paraît relativement absurde, voire scandaleuse, lorsque l’on réfléchit à l’origine des différents scandales alimentaires qui ont éclaté ces dernières années et qui ont conduit à un renforcement des règles relatives à l’alimentation. Je pense notamment à la grippe aviaire, à la vache folle, à la viande de cheval retrouvée dans les lasagnes, aux dioxines et au fipronil plus récemment. Toutes les origines proviennent de l’industrie agroalimentaire, voire de la grande industrie agroalimentaire. Ce n’est jamais un problème lié à de la nourriture fabriquée par des familles, par des agriculteurs et agricultrices paysan.ne.s ou qui ont une ferme familiale et produisent, par exemple, du fromage de Herve, de la tarte au riz qui ont aussi connu des problèmes avec l’AFSCA.

Il y a là une très grande difficulté: l’AFSCA établit des règles visant à combattre un problème clairement identifié. Ces règles sont généralement négociées avec le secteur agroalimentaire lui-même. Mais en fin de compte, qui est pénalisé et quelle protection cherche-t-on? Ce ne sont pas les consommateurs que l’on protège, mais bien l’industrie agroalimentaire elle-même, ce qui est inacceptable.

J’aimerais donc savoir quelles indications vous avez données aux établissements scolaires sous votre responsabilité afin de les informer au mieux quant aux possibilités en termes alimentaires et notamment en ce qui concerne les gâteaux à l’occasion des anniversaires.

Mme Marie-Martine Schyns, ministre de l’Éducation. – Je vous rejoins tout à fait par rapport à la tarte au riz et au fromage de Herve, mais en ce qui concerne les gâteaux d’anniversaire, l’AFSCA a tout de même démenti et précisé que son rôle consistait à donner des conseils. L’organisation de petites fêtes d’anniversaire et l’apport de gâteaux relève donc toujours bien de l’autonomie pédagogique de chaque école. Dans certaines écoles, les modalités d’organisation de ce type d’événements sont d’ailleurs prévues dans le règlement d’ordre intérieur (ROI) qui est négocié lors d’un conseil de participation auquel assistent parents, élèves et enseignants.

Je n’ai pas donné d’instructions aux écoles par rapport à cette question. Celles-ci gèrent la situation «en bon père de famille».

Je pense que célébrer l’anniversaire des enfants reste quelque chose d’important pour eux, c’est un rite de passage. Le fait que les enfants eux-mêmes cuisinent avec leurs parents le gâteau qu’ils vont apporter le lendemain reste symbolique. Pour moi, il n’y a pas d’instructions et je pense que l’AFSCA a clairement défini son rôle en spécifiant qu’il s’agit de conseils.

Par ailleurs, au mois de mai, nous avons lancé un appel à projets portant sur l’alimentation équilibrée et durable. Certaines écoles y ont répondu et sont en train d’élaborer leur dossier, lequel peut être envoyé jusqu’au mois d’octobre. Elles sont aidées dans cette démarche par une ASBL experte en alimentation et santé.

M. Christos Doulkeridis (Ecolo). – Je re- viendrai à une autre occasion sur tout ce qui concerne les cantines ou l’alimentation qui est fournie par l’école elle-même.

Je vous encourage à clarifier votre demande envers les écoles. L ’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) pourrait interdire certains éléments, mais elle ne semble pas avoir opté pour cette solution. Il faudrait donc mettre les écoles à l’aise par rapport à des pratiques anciennes qui n’ont jamais posé de problèmes. Fixer des règles d’interdiction dans un tel contexte est pour le moins étrange et aurait pour effet pervers un recours accru à des produits issus de l’industrie agroalimentaire qui sont précisément à la source de la plupart des soucis. Il conviendrait donc de revoir votre point de vue à ce sujet.